Voix de Claire : Précédemment. Nous étions en Écosse pour notre deuxième lune de miel.
Mrs Graham : Celles-ci appartiennent à un modèle que je n'ai jamais vu, la ligne de mariage est divisée, la ligne de vie est fourchue.
Claire : Où ira t-on pour assister à ce spectacle ?
Frank : Dans un lieu qui s'appelle Craig Na Dun. Un groupe de femmes du coin se réunit de temps en temps pour y accomplir certains rites.
Claire : Vous n'êtes pas Frank.
Randall : Non, Madame je regrette.
Dougal : Comment vous appelez-vous ?
Claire : Claire Beauchamp. Je suis infirmière.
Jamie : Merci, Sassenach. Vraiment.
Claire : Alors, même si mon esprit rationnel refusait de l'admettre, je savais au fond de mon cœur que je n'étais plus au XXe siècle.
Générique.
Dans la cour du château de Leoch.
Voix de Claire : La dernière fois que je m'étais trouvée là, Frank et moi avions simplement pris la voiture. Mais après ces deux jours et deux nuits inconfortables passées à cheval, je savais que jamais je ne serais comment rentrer. A moins de convaincre ces gens de m'aider d'une façon ou d'une autre.
Homme : Dougal, tu rentres bien tôt, on ne pensai pas vous voir arriver avant l'assemblée.
Dougal : Ma foi, on a fait des rencontres, il y en a eu des bonnes et il y a en eu des mauvaises.
Homme : Rupert, gros pet de cochon, qu'est-ce que tu as fait à ma Peggy. Je t'avais bien dis de serrer la sangle.
Rupert : Oh laisses-moi tranquille, vieux rat, j'ai passé la nuit à cheval. Tu vas pas en plus me jacasser dans les oreilles.
Homme : T'as même pas regardé ses pieds en plus, comment veux-tu qu'une bête arrive à porter un gros sac qui pèse autant que toi, sans qu'on s'occupe jamais de ses pieds ?
Angus : Lui, on dirait une vache à cheval sur une souris.
Rupert : Ferme donc ton goulot !
Claire voit un homme qui les observe par une fenêtre. Une femme arrive elle dit quelques mots en gaélique.
Femme : Rupert, mon petit, je suis heureuse de te voir, oh mon joli, vous avez bien besoin d'un bon casse-croûte je suis sûre il y a tout plein à manger dans la cuisine. Allez ouste, filez vous remplir le ventre ! Murtagh, toi mon gars tu ressembles à un rat qu'on a traîné dans la crotte de mouton et tu en as l'odeur !
Murtagh : J'ai droit à un baiser, alors.
Femme : Non, non. (elle rigole)
Elle s'aperçoit de la présence de Claire.
Femme : Qu'est qu'ils m'ont ramené là ?
Jamie : Claire Beauchamp, Mrs Fitzgibbons. Murtagh l'a trouvé et Dougal a dit qu'on devait l'amener avec nous. Donc.
Mrs Fitzgibbons : Ouais. Bien. Claire ? (Claire acquiesce) Venez avec moi, on va vous trouver de quoi manger et de quoi vous habillez, un peu, enfin un peu plus.
Claire : Pour lui que fait-on ?
Jamie : Je peux me débrouiller tout seul.
Claire : Non, vous êtes blessé. On lui a tiré dessus, hier.
Jamie : Ça va aller.
Claire : Non, ça ne va pas aller, je lui ai mis un bandage à l'épaule, mais je n'ai pu ni la nettoyer ni la panser correctement, il faut que je m'en occupes avant qu'elle ne s'infecte. Je veux dire, je veux dire qu'elle ne s'enflamme, quand la blessure enfle et donne de la fièvre, vous savez ?
Mrs Fitzgibbons : Bien-sûr, je vais vous trouver ce qu'il vous faut. Mais alors c'est que vous savez soigner ces choses-là ? Vous êtes un peu sorcière. Comme Beaton ?
Claire : Quelque chose comme ça.
Mrs Fitzgibbons : Jamie, tu entends ce qu'elle a dit, la dame veut qu'on te soigne. Venez par là ! On va vous mettre à l'abri de la pluie.
Dans une chambre du château.
Mrs Fitzgibbons : Voilà ce que vous aviez demandé de l'ail et de l'hamamélis pour faire bouillir la charpie. Il y a aussi de la consoude et de l'écorce de cerisier pour la douleur.
Claire : Parfait.
Mrs Fitzgibbons : Faites-moi savoir, s'il vous faut autre chose.
Claire : Je n'y manquerais pas, merci Mrs Fitzgibbons.
Mrs Fitzgibbons : Tout le monde m'appelle Mrs Fitz. Vous aussi, vous pouvez.
Mrs Fitzgibbons quitte la pièce. Claire voit les cicatrices dans le dos de Jamie.
Jamie : Les tuniques rouges, ils m'ont fouetté deux fois dans la même semaine, ils l'auraient volontiers fait deux fois dans la même journée,s'ils n'avaient eu crainte de me tuer. Quel plaisir y a t-il à fouetter un cadavre.
Claire : J'ose espérer que personne ne fait ça pour le plaisir.
Jamie : Pourtant, si Randall n'y prenait pas de plaisir en tout cas il était très content de lui.
Claire : Quelle maladroite il faut la faire bouillir à nouveau. Pourquoi vous a t-on fouetté ?
Jamie : La première fois c'était parce que je m'étais échappé de Fort William. La deuxième c'était pour vol du moins c'est ce que disait le rapport.
Claire : Pourquoi aviez-vous dû vous échapper ?
Jamie : Ils m'avaient fait prisonnier.
Claire : C'est ce que j'ai cru comprendre. Alors pourquoi ? Que vous reprochait-on ?
Jamie : Oh ! Ça, je faisais de l'obstruction, je crois.
Claire : De l'obstruction, qu'est-ce que ça veut dire ? Ça ne semble pas très grave comme crime.
Jamie : C'est. Je suppose que si les anglais le disent c'est que c'est grave. C'était il y a près de quatre ans maintenant...
Flash-back.
Voix de Jamie : Ils ont levé une taxe sur tous les propriétaires terriens du comté. Ils ont dépêché de petites escouades de soldats, pour s'emparer de la nourriture, de chevaux pour la transporter et ainsi de suite. C'était un jour d'octobre, le Capitaine Randall est arrivé chez nous, mon père était absent parti à un enterrement. (Femme qui crie) J'étais dans les champs quand j'ai entendu crier.
Femme : Non, non, non !
Jamie : Jenny ! Sauves-toi !
Jamie se bat avec les soldats.
Randall : Je réfléchirais si j'étais vous.
Jamie:Je me rends, monsieur.
Soldat : Bouges pas, toi !
Jamie : Alors, laissez ma sœur en paix !
Randall : C'est votre sœur, voilà qui est intéressant, elle est toute mignonne, je vais regarder ça de plus près.
Il déchire la robe de Jenny et dévoile sa poitrine
Jamie : Non, non, non !
Randall : Levez-lui la tête !
Fin du flash-back.
Jamie : Il avait un message à transmettre, voilà ce qui vous arrivera si vous vous opposez aux anglais.
Flash-back.
Jamie est attaché, Randall est en train de le fouetter, devant Jenny tenue par des soldats.
Randall : Vous voulez en voir d'avantage, ou vous préférerez me divertir autrement dans la maison.
Jamie : Ne va pas avec lui, même s'il me tranche la gorge sous tes yeux.
Randall assomme Jamie.
Fin du flash-back.
Jamie : Alors, elle est allée avec lui. Elle a cru qu'il me tuerait et elle avait peut-être raison, après je ne me souviens plus de rien. Quand j'ai repris connaissance, j’étais ligoté dans une charrette au milieu des poulets sur la route de Fort William.
Claire : C'est épouvantable. Ça a dû être une épreuve terrible.
Jamie : Oh oui. La compagnie des poulets n'est guère plaisante.
Claire : Ne bougez pas ! Je vais immobiliser votre bras avec un bandage. Tenez-vous tranquille !
Jamie : Vous êtes gentille. Vos gestes sont adroits. Votre époux doit être un homme heureux.
Voix de Claire : Mon époux...
On voit Frank accompagné du révérend Wakefield à Craigh Na Dun en 1945.
Voix de Claire : Quelles épreuves Frank traversaient-il ? Sa femme avait disparu sans laisser de traces, sans un mot, sans explication, que de crainte devait l'assaillir. J'avais peut-être était enlevée, peut-être étais-je morte
Frank : Claire ?
Voix de Claire : Ou pire encore, peut-être l'avais-je quitté pour un autre homme.
Wakefield : Mrs Randall ?
Frank : Claire
Dans la chambre du château.
Jamie: Madame ? Madame Beauchamp, qu'est-ce qui ne va pas ?
Claire : Rien tout va bien. J'étais en train de penser à mon époux.
Jamie dit quelque chose en gaélique.
Jamie : N'est-il plus de ce monde ?
Claire : Non, il n'est plus là, il n'est plus de ce monde.
Claire pleure, Jamie la prend dans ses bras.
Jamie : Chut, chut. Ne pleurez pas, chut.
Claire : Pardonnez-moi ! Je ne voulais pas.
Jamie : N'ayez pas peur de moi. N'ayez peur de personne ici, tant que je serais à vos côtés.
Claire : Et quand vous ne le serez pas ?
Jamie : Tachez de vous souvenir que vous êtes anglaise, dans un endroit où c'est chose peu recommandée.
Claire : Merci je m'en souviendrais.
Jamie : Soyez vigilante. Il faut dormir, un peu. Vous êtes épuisée. On voudra certainement vous parler sans tarder.
Claire : Vous avez sans doute raison.
Jamie sort de la chambre.
Plus tard.
Mrs Fitzgibbons : Il faut vous lever, maintenant, dépêchons. Allez debout ! Vous avez dormi toute la journée, il est près de cinq heures du soir. Je vous ai mis la soupe chaude près du feu. Levez-vous allons !
Claire : Merci.
Mrs Fitzgibbons : Et bien venez (elle déshabille Claire) Qu'est ce que c'est ce corset là ?
Claire : C'est un soutien-gorge, il vient de France.
Mrs Fitzgibbons habille Claire.
Mrs Fitzgibbons : Voilà bien serrés. Ça y est, vous voilà comme il faut pour être conduite devant le Seigneur.
Murtagh frappe à la porte il fait signe à Claire de venir, il la fait rentrer dans un bureau et referme la porte derrière lui.
Voix de Claire : Si je devais survivre il fallait que je m'acclimate le plus rapidement possible. Je savais où j'étais, mais à quelle époque ? A en juger par les vêtements et les armes il s'agissait sans doute du XVIIIe siècle (elle regarde une lettre) 1743, l’Écosse fait certainement partie de la Grande-Bretagne.
Homme : Vous avez fait la connaissance de certains de mes amis ?
Claire : Je vous prie de me pardonner d'avoir pris mes aises.
Homme : De vieux camarades et de nouvelles connaissance dont on attend encore de connaître les secret, mais tous des amis quoi qu'il en soit. Bienvenue Madame, je m'appelle Colum MacCampbell Mackenzie, laird de ce château, je vous en prie.
Voix de Claire : 1743, plusieurs décennies avant la Révolution Américaine, l'Angleterre et la France sont en guerre une fois de plus, l'un des rois Hanovrien est sur le trône, mais lequel ?
Colum : Je crois comprendre quand mes frères et ses hommes, vous ont trouvé, vous étiez en mauvaise posture, selon toutes apparences.
Claire : Selon toutes apparences ? J'ai été attaquée et pratiquement violée par l'un des soldats du roi George II.
Colum : Et hormis le fait d'avoir été pratiquement violée, vous n'avez souffert aucun autres désagréments ?
Claire : Non. Dîtes, je vous prie à votre frère que je lui suis grée de son aimable escorte. Je dois bien-sûr prendre des dispositions pour retourner à Inverness dès que ça sera possible.
Colum : Je suis sûre que nous allons pouvoir arranger cela, mais je souhaiterais pour ma part, connaître les circonstances qui ont conduit une dame telle que vous à errer à travers bois avec pour unique vêtement, une simple chemise.
Flash-back
Frank, Claire et Wakefield sont dans un café.
Frank : C'est intéressant j'avais étudié les manières de soutenir un interrogatoire lors de mes classes d'officiers, le principe de base est de s'en tenir à la vérité autant qu'humainement possible. En ne changeant que les détails qui doivent rester secret.
Fin du flash-back.
Claire : Je suis veuve et je vis dans l'Oxfordshire, accompagnée de mon valet je faisais route vers la France pour rendre visite à des parents éloignés, nous avons été attaqués par des brigands, bien que j'ai réussi à échapper aux bandits, je fus forcée d'abandonner mon cheval et mes effets. Alors que j'errais à travers bois, je me suis faite attaquée par le Capitaine Jack Randall, vous avez dû entendre parler de lui ? Ce fut au cour de cette déplaisante rencontre que l'on m'a soustrait mes vêtements.
Colum : Il est vrai que le Capitaine Randall a une certaine réputation, mais c'est un officier, un homme d'honneur et vous prétendez qu'un personnage comme lui envoyé par le roi rencontre par hasard une dame de qualité et égarée dans les bois et se met en tête de la violer sans aucune raison.
Claire : Y a t-il jamais, une raison de violer une femme, mon seigneur Mackenzie ?
Colum : J'implore votre indulgence, Madame, j'ai employé là une formulation tout à fait regrettable.
Claire : Ce n'est rien. Nous étions en train d'évoquer les modalités de mon retour à Inverness.
Colum : En effet, un camelot du nom de Sean Petrie, devrait arriver samedi prochain, il fait halte à Leoch en se rendant à Inverness, une fois par mois, il a souvent assez de place pour un ou deux passagers.
Claire : Le samedi qui vient, pardonnez-moi ces événements m'ont fait perdre la notion du temps ?
Colum : Oh je vous en prie, il reste cinq jours, d'ici samedi. Pendant ce temps je vous prie d'accepter l'hospitalité de notre humble maison.
Claire : Je vous remercie.
Claire quitte le bureau de Colum.
Voix de Claire : Cinq jours, dans cinq jours je prendrais la route d'Inverness,puis je retournerais aux pierres de Craigh Na Dun et de là avec un peu de chance je rentrerais chez moi. Je connaissais quelques détails de cette époque, la politique, les gens, leurs manières de s'habiller, même certaines de leur coutumes et de leur vocabulaire m'étaient familier. Mais c'était seulement des connaissances théoriques acquises dans les livres, les musées, les tableaux. C'était comme se retrouver dans un monde étranger que l'on aurait qu’entrevue avec un télescope.
Claire est en haut d'un rempart, elle observe des enfants jouer dans la cour du château, Dougal vient à leur rencontre.
Dougal : Ah les garçons! Alors vous êtes deux contre un, ça c'est pas juste, deux contre deux ça vous dit ? Hey ! Où tu vas ? Et toi alors un contre un, allez Hamish, montres-moi tes attaques. Allez c'est bien mon petit, oh c'est très bien, rapide, oh, non tu ne tuerais pas un homme désarmé ? Mais il n'est pas mort.
Hamish : Lâchez-moi, lâchez-moi !
Voix de Claire : Et puis on commence à se demander, si la vie dans ce monde étranger n'est pas si différente de la notre après tout.
Le soir Claire arrive dans une grande salle, où tout le monde est déjà installé pour le dîner.
Colum : Avec votre permission.
Il sert à boire à Claire.
Claire : Merci beaucoup.
Colum : Puis-je vous présenter mon épouse Letitia, Letitia, Madame Claire Beauchamp, une dame anglaise de l'Oxfordshire.
Letitia : C'est un plaisir de pouvoir faire votre connaissance.
Claire:Le plaisir est le mien.
Colum : J'espère que Mrs Fitzgibbons à trouvé à vous loger confortablement ?
Claire:Tout à fait elle est inouïe.
Letitia : Ce qui est inouïe c'est qu'elle arrive à cuire ces bannocks délicieux dans les mauvais fours de nos cuisines.
Colum : Pour quoi Beauchamp ?
Claire : Je vous demande pardon ?
Colum : Je me demandais pourquoi, vous vous faisiez appeler Claire Beauchamp.
Claire: C'est mon nom.
Colum : Certes mais si votre famille à des origines françaises ne serait-il pas plus approprié de vous appelez Beauchamp (il le prononce à la française).
Claire : C'est que les liens que nous avons avec la France sont anciens mais distants, j'imagine qu'à une époque un ancêtre a décidé d'adopter la manière anglaise.
Colum : Et votre famille est établie dans quelle région de France exactement ?
Claire : La branche la plus directe, habite dans le nord, près de Compiègne.
Colum : Compiègne.
Claire : J'espère que Monsieur Mactavish se porte mieux ?
Letitia : Monsieur Mactavish ?
Dougal : Elle parle du jeune Jamie.
Letitia : Jamie ? Pourquoi ? Que lui est il donc arrivée à ce garçon ?
Colum : Une petite égratignure, ma chère. Au fait où est-il Dougal ?
Dougal : Je l'ai envoyé à l'écurie aider le vieil Alec à s'occuper des chevaux.
Colum : Pourquoi à l'écurie ?
Dougal : C'est là-bas qu'il est le mieux étant donné les circonstances. J'en voulais pas dans l'enceinte du château. Mais, mais c'est à toi d'en juger. Si tu n'es pas d'accord avec mes ordres.
Colum : Après tout il sera bien, aussi bien là qu'ailleurs. Apportes nous donc une bouteille du vin du Rhin. Oh tenez vous ne trouverez pas de ce vin là dans l'Oxfordshire. Vous vous dirigiez donc vers Compiègne ?
Claire : Compiègne, oui.
Colum : A Compiègne ! Une bien belle ville, ne trouvez-vous pas ?
Claire : Et bien en fait je ne serais le dire car je n'y ai jamais séjourné.
Colum : C'est votre première visite ?
Claire : Oui.
Colum :Votre famille vous hébergera ?
Claire : Une famille éloignée.
Colum :Et jamais rencontrée ?
Claire : Non, mais je me réjouis de les connaître.
Colum : Un événement réjouissant, j'imagine.
Claire : On peut que l'espérer. Bonjour toi, je m’appelle Claire.
Letitia : Et bien vas-y dis lui comment tu t’appelles.
Hamish : Hamish
Claire : Quel plaisir de faire ta connaissance Hamish. Je t'ai vu jouer tout à l'heure dans la cour jouer avec ton père.
Hamish: Jouer avec mon père ?
Claire: Oui, vous vous en souvenez sûrement Dougal, vous le faisiez voler autour de vous. Pardonnez-moi je dois avoir fait une erreur.
Hamish: Je suis le fils et l'héritier de Colum MacKenzie.
Letitia : Voilà qui est bien dit.
Claire : Malheureusement les rigueurs de ces derniers jours sont venus à bout de mes forces, avec votre permission je vais me retirer de bonne heure, ce soir.
Colum : Alors je vous souhaite, bonne nuit, Madame Beauchamp.
Claire sort de la salle et marche difficilement dans les couloirs.
Voix de Claire : Frank aurait ri et dit que j'étais tombé dans le plus vieux des pièges. Remplir sans cesse son verre et son assiette tout en interrogeant le suspect sans relâche. Il fallait que je sois plus prudente si je voulais rester en vie durant les cinq prochains jours.
Le lendemain, dans les cuisines, Mrs Fitzgibbons pétrie une pâte.
Mrs Fitzgibbons : Pauvre bras. Ah Seigneur qu'il fait chaud ! Y a plus rien pour le petit déjeuner. Il reste un peu de bouillie d'avoine. Je vous la réchauffe ?
Claire : Non. Je me disais qu'il fallait que je change son pansement à Monsieur MacTavish, à Jamie. Où se trouvent les écuries ?
Mrs Fitzgibbons : Au bout de la pâture, vers l'est.
Pâture. Jamie est en train de s'occuper d'un cheval il lui parle en gaélique.
Claire : Je suis désolée de lui avoir fait peur.
Jamie : C'est une jeune fille qui a du caractère, pas du tout, c'est une qualité pour un cheval. Que puis-je faire pour vous Mrs Beauchamp ?
Claire : C'est moi qui vais faire quelque chose pour vous, j'ai ici des bandages propres et de quoi manger.
Jamie : Aye.
Claire : Vous avez bon appétit, vous mangeriez de l'herbe, si vous n'aviez rien d'autre.
Jamie : J'en ai mangé, ça n'a pas mauvais goût, mais c'est pas très nourrissant.
Claire : Vous avez vraiment, mangé de l'herbe ?
Jamie : Pendant l'hiver, il y a deux ans. Je vivais à la dure dans les bois, on était une bande, on volait du bétail, on avait pas eu de chance depuis plus d'une semaine. Personne n'avait plus de nourritures.
Claire : On est en droit de se demander, pourquoi vous voliez du bétail, viviez comme un brigand au lieu de vous occupez de votre ferme ?
Jamie : Ma tête avait été mise à prix, 10 livres sterling, un fermier ne quitte pas sa ferme.
Claire : Ça semble excessif pour un prisonnier évadé.
Jamie : C'est pas pour évasion, c'est pour meurtre, mais en fait je n'ai pas tué l'homme pour lequel on me recherche.
Claire : Vous êtes décidément bien compliqué, Monsieur MacTavish.
Jamie : Non, non l'histoire est simple en réalité, je vous ai raconté ce qui m'étais arrivé à Fort William. Je n'ai pas pu bougé pendant un temps, après qu'il m'ait donné le fouet pour la seconde fois et les plaies m'avaient donné de la fièvre. Quand j'ai pu bouger à nouveau, des camarades ont réussi à me faire sortir du campement, je préfère ne pas dire comment. Et il y a eu de la bagarre quand on est parti, une tunique rouge a été tué.
Claire : Pas par vous ?
Jamie : Pour vous parler franchement, j'avais juste assez de force pour arriver à rester à cheval, c'était il y a quatre ans, c'est comme si je l'avais simplement rêvé. Voilà l'histoire.
Claire : Votre, vrai nom, n'est sûrement pas McTavish ?
Jamie : Non, non c'est vrai.
Claire : C'est votre nom de guerre en quelque sorte.
Jamie : Aye, si vous le dîtes. Ça vaut de l'or ce que je viens de vous dire. Vous savez, je doute qu'il y ait des informateurs à l'intérieur du château, mais il y en a sûrement certains dans la campagne qui serait content de se mettre, trois sous en poche en disant aux anglais où je suis, s'ils savaient que j'étais recherché.
Claire : Et Colum, le sait ?
Jamie : Que je suis un hors la loi ? Aye, Aye Colum le sait, Dougal aussi. Mais ce sont mes oncles du côté de ma mère.
Claire : Je sais tout maintenant, pourquoi m'avez-vous dit cela ?
Jamie : Vous l'aviez demandé.
Claire : Ce n'est pas une réponse. Vous auriez pu mentir ou me dire que ce n'était pas mes affaires.
Jamie : C'est vrai que j'aurais pu, mais je n'y ai pas pensé, au lieu de ça je vous ai fais confiance.
Alec : Tu as fini de t’empiffrer en laissant les chevaux en liberté, quand vas-tu me débourrer ce poulain ?
Jamie : Pas de si tôt, si je dois mourir de faim.
Alec s'en va.
Jamie : Il faut que je me remette au travail, merci pour la nourriture et le...
Claire : Aujourd'hui tâché de ne pas vous faire fouetter ou tailler en pièce, ça suffira comme remerciement
Jamie : Pas de promesse, Sassenach.
Claire repart, elle s'aperçoit de la présence de Rupert.
Claire : Est-ce que vous me suivez ? Oui vous me suivez ! Pourquoi ? Pff...Vous pourriez au moins avoir la courtoisie de me répondre. Colum vous a ordonné de me suivre ?
Rupert : Non.
Claire : Dougal, alors ?
Rupert : Vous savez que vous posez beaucoup de questions, pour une femme.
Claire : Je sais on me l'a déjà dit.
Rupert : Et bien, moi je n'ai pas de réponses. Je ne suis que les yeux de Dougal, pas sa tête et je vous préviens, Madame, ces yeux ne se détourneront pas de vous une seconde, tant que la tête ne me l'aura pas ordonné.
Claire s'en va vers le château.
Rupert : Vous savez que ça pourrait être bien pire, on va se partager les heures de garde avec Angus.Et. Vous ne le trouverez pas aussi gracieux que moi, il a plus souvent le nez dans sa chope qu'à l'air frais. Il fornique avec les femmes et il baise avec des petites bêtes quand il n'y a pas de femmes dans le coin. Je dis que vous devriez profiter de moi tant que je suis là parce que vous allez vous languir de moi, quand vous sentirez, l'haleine puante de ce bouc maniaque sur votre nuque.
Claire : Charmant.
Rupert : C'est une chance pour vous, qu'il aime mieux les femelles qui sentent bien fort la cour de ferme.
Claire : Alors je me souviendrais de me laver souvent.
Rupert : Ah ouais, il ne serait pas quoi de penser de ça.
Voix de Claire : Il est évident que vous me soupçonnez...
Claire suit Dougal dans un couloir du château.
Claire : …sinon vous ne feriez pas surveiller, peut-être auriez-vous l'obligeance de m'éclairer sur le motif de vos soupçons ou est-ce trop demandé ?
Dougal : Je vous soupçonne d'être une espionne des anglais.
Claire : Une espionne ? Moi ?
Dougal : Vous ne dites la vérité, ni sur vous, ni sur ce que vous faites, de cela je suis sûr. Et jusqu'à ce que je sois sûr de vous je vous ferais surveiller jour et nuit. Voilà vous connaissez ma pensée.
Claire : Très bien. Vous verrez que mes occupations durant ces quatre jours ne vous seront d'aucun intérêt. J'espère néanmoins que vos espions vous feront un rapport détaillé.
Dougal : Quatre jours ?
Claire : Oui. Je pars samedi avec Monsieur Petrie. Je suis surprise, j'aurais cru que votre frère vous préviendrez de ça. Peut-être que vous ne connaissez pas sa pensée.
Plus tard, Claire est dans sa chambre, elle chantonne tout en s'habillant.
Voix de Claire : Au cours des quatre jours suivant je pris le soin d'adopter une routine simple, pour m'occuper l'esprit pendant que j'attendais l'arrivée du camelot autant que pour ne donner aux hommes de Dougal aucune information qui ait le moindre intérêt.
Claire est à l'extérieur.
Voix de Claire : Madame Fitz m'envoya cueillir des plantes pour la cuisine, j'éprouvais une sorte de plaisir tranquille à toucher à nouveau ce qui pousse en plus de la satisfaction d'aider les plantes à croître.
Claire examine des champignons.
Femme : Cela sont vénéneux...Pardon je n'ai pas pu m'empêcher de rire.
Claire : Visiblement, c'était comique, vu de là-bas, merci quand même de m'avoir prévenue, mais il se trouve que je sais que ces champignons sont vénéneux.
Femme : Qui donc as-tu l'intention de supprimer ? Ton mari, peut-être ? Dis-moi s'ils sont efficaces et je les essayerais sur le mien.
Claire : Pour tout dire, il est vrai que les chapeaux de ces champignons sont vénéneux en l'état, mais une fois séchés on peut en faire de la poudre. C'est un remède très efficace en application locale, pour arrêter les saignements.
Femme : Tu m'en diras tant. Je m'appelle Geillis, Geillis Duncan
Claire : Oh !Je suis confuse j'aurais dû me présenter, je m'appelle...
Geillis : Je sais qui tu es, Claire. Le village brûle de toutes sortes de rumeurs depuis ton arrivée au château.
Claire : Et alors que disent ces rumeurs ?
Geillis : Que tu dois être une espionne sassenach. Sais-tu aussi que ces fleurs la font saigner pour se débarrasser d'un enfant qu'on ne veut pas. Elles provoquent les menstrues, mais seulement si on les utilise tôt. Si c'est trop tard ; elles peuvent te tuer en même temps que l'enfant. Les filles du village viennent me trouver de temps en temps pour une telle chose. On dit que je suis une sorcière.
Claire : Es-tu en est une ?
Geillis : Certainement pas. Et pourtant je sais par exemple que la Bétoine des Bois peut transformer les crapauds en pigeons. Tu devrais venir me voir dans le village un de ces jours. J'ai une armoire entière de potions et de plantes médicinales qui te ferais sûrement bouillir l'imagination. Mais j'espère qu'on se verra ce soir dans la grande salle.
Claire : Comment ?
Grande Salle.
La grande salle est remplit de monde, Colum arrive suivit de Dougal. Claire est à côté de Geillis.
Voix de Claire : L'ayant observé pendant une semaine, j'avais diagnostiqué chez Colum un syndrome de Toulouse-Lautrec, une infection qui porte le nom de sa plus célèbre victime, qui par ailleurs n'était pas encore né, me rappelais-je. C'est une maladie dégénérative des os et des tissus conjonctifs. Toulouse-Lautrec était mort à l'âge de 38 ans et au vu de l'état d'avancement de la médecine au XVIIIe siècle , Colum Mackenzie n'avait plus très longtemps à vivre.
Homme : Les sieurs William Talbolt et Fingal Duncan, veuillez-vous avancer !
L'un des deux hommes parle gaélique.
Geillis : Ils sont voisins, ils ont un différent au sujet d'une vache.
Claire : Au sujet d'une vache ?
Colum parle en gaélique et fait rire l'assemblée.
Geillis: Il a dit, alors, comment dire...
Claire : Ce n'est pas grave, je crois qu'une traduction, serait bien pâle à côté de l'original.
Homme : Kyle Ferguson, approchez et présentez-vous !
Kyle parle en gaélique.
Geillis : Ils se querellent au sujet d'un bout de terre.
Un homme se présente en tirant une jeune femme.
Geillis : Son père l'accuse d'avoir une conduite inconvenante, son père veut que le Seigneur MacKenzie la fasse punir pour désobéissance.
Colum parle en gaélique, le père acquiesce, Murtagh et Jamie parlent à voix basse.
Des hommes tiennent la jeune femme et elle se débat.
Jeune femme : Non, non.
Jamie parle en gaélique et s'avance devant Colum.
Geillis : Il propose de subir la punition à la place de la fille.
Claire : Comment ? Mais sa blessure est encore à vive.
Geillis : Hum, hum.
Jamie et le père parle en gaélique.
Geillis : Ils ne sont pas d'accord
Colum parle en gaélique.
Geillis : Il donne son accord.
La jeune femme court dans les bras de Mrs Fitzgibbons.
Geillis : Il a choisi les poings.
Claire : Les poings !
Geillis : Plutôt qu'une lanière de cuir.
Murtagh : Si c'est une correction que tu voulais, je m'aurais fait une joie de te la donner.
Jamie : Aye, mais tu aurais pu faire de vrais dégâts.
Murtagh : Fais attention, mon gars, ton oncle te mijotes quelque chose.
Jamie regarde Dougal, Rupert s'approche de Jamie et il lui donne un premier coup dans le ventre, puis un deuxième...
Claire : Combien de temps faut-il que cela dure ?
Geillis : Seulement jusqu'à ce que le sang soit versé, en général c'est quand il y a un nez cassé.
Rupert envoi un coup de poings dans le visage de Jamie qui crache du sang.
Claire : C'est barbare !
Rupert regarde Dougal de nouveau, qui acquiesce, il donne un coup ou Jamie est blessé, puis un autre dans le visage. Jamie tombe au sol.
Geillis : Restes ici, Claire.
Murtagh vient aider Jamie à se relever qui s'avance vers Colum pour le saluer. Jamie soutenu par Murtagh sort de la salle, Claire veut les suivre.
Geillis : Passes par là c'est plus court et il y aura moins de commérages.
Dans les cuisines, Claire sert quelque chose à boire à Jamie.
Claire : Tenez ! Pourquoi avez-vous fait cela ? Subir la punition de cette jeune fille ? Vous la connaissez ?
Jamie : Je sais qui elle est, mais je ne lui ai jamais dis trois mots.
Claire : Alors, pourquoi ?
Jamie : Ça aurait été trop déshonorant pour elle, se faire battre dans la grande salle, devant tous ceux qui la connaissent. Elle ne s'en serait pas remise avant longtemps, c'est plus facile pour moi, j'ai mal mais je ne suis pas trop abîmé. Dans quelques jours je m'en serais remis.
Mrs Fitzgibbons : Tiens voilà mon petit, c'est pour te rincer la bouche, ça va nettoyer les coupures et soulager la douleur. C'est de la tisane d'écorce de saule avec un peu d'iris moulue, finement moule.
Jamie : Il n'y a pas mieux.
Mrs Fitzgibbons : Ce que tu as fait c'est bien gentil, mon petit. Laoghaire est ma petite fille, vous savez.
Mrs Fitzgibbons s'en va.
Claire : Ôtez ce pansement de votre épaule dans les deux prochains jours.
Jamie : Ça ne serait pas plus facile pour vous de le faire ?
Claire : Si, mais je ne serais plus là , je pars demain avec Monsieur Petrie.
Jamie : Ah! Je comprends. Alors c'est le moment de se dire au revoir.
Claire : Oui.
Laoghaire entre dans la cuisine.
Claire : Je crois que quelqu'un veut vous dire un mot, en privé.
Jamie : Oui.
Claire : Alors au revoir, Jamie.
Jamie : Faites bon voyage, Claire.
Le lendemain, dans la cour extérieur du château.
Mrs Fitzgibbons : Les bannocks devraient se garder un ou deux jours et le fromage, une bonne semaine.
Claire : Vous avez été si bonne pour moi, Mrs Fitzgibbons, je ne sais pas comment vous remerciez.
Mrs Fitzgibbons : C'était de bon cœur ma petite, que la route vous soit douce.
Elles se serrent l'une et l'autre dans les bras.
Dougal : Colum souhaite vous voir.
Claire : Pourquoi ?
Dougal : Peu importe pourquoi.
Claire : Bon j'y vais, je reviens dans une minute.
Claire suit Dougal dans un couloir et reconnaît la porte que Frank n'arrivait pas à ouvrir en 1945.
Flash-back.
Claire : Oh allez, Trois, deux, un.
Fin du flash-back.
Dougal : Ça ne va pas ?
Claire :Si ça va.
Flash-back.
Frank et Claire ouvre la porte, elle rigole.
Fin du flash-back.
Dougal ouvre la porte et Claire entre.
Colum : Je vous souhaite le bonjour, Madame Beauchamp.
Claire : Bonjour.
Colum : Se pourrait-il que vous ayez un lien avec le clan Beaton ?
Claire : Les Beaton ? Non.
Colum : Les guérisseurs du clan Beaton sont célèbres dans tous les Highlands, l'un d'entre eux était ici jusqu'à ce qu'il attrape les fièvres qui l'ont apportés en une semaine. Il s’appelait Davy Beaton et cette pièce était son infirmerie disait-il.
Claire : Ah oui.
Flash-back.
Claire : Toutes ces choses et personnes avec qui les partager.
Fin du flash-back.
Colum : Je crois savoir que vous avez vous même un certain talent de guérisseur.
Claire : C'est un domaine qui m’intéresse, oui.
Colum : Vous savez à quoi servent ces potions et ces autres choses.
Claire : Certaines. Cet endroit est tout à fait extraordinaire, je vous sais gré de me l'avoir montré, mais il faut que je me mette en route.
Colum : Étant donné que nous n'avons plus de guérisseur depuis que Davy est parti, je veux que vous vous chargiez de ce travail.
Claire : Mais je m'en vais !
Colum : Non. Vous restez !
Claire : Que vous a raconté, Dougal, l'un de ses hommes de main a t-il inventé des mensonges à mon endroit ?
Colum : Mon frère garde pour lui l'opinion qu'il a de vous. Cette décision est la mienne.
Claire : Alors, pourquoi me faites-vous rester ?
Colum : Parce que c'est mon plaisir que vous restiez.
Claire : Parce que vous croyez que je suis une espionne, vous ne pouvez pas croire ça !
Colum : Ce que je crois c'est que vous avez des secrets, Claire. Ce sont peut-être les sortes de secrets qu'ont toutes les femmes, cela ne menace, ni moi, ni laird, ni le clan MacKenzie, mais jusqu'à ce que j'en sois sûr, vous resterez ici et serez mon invitée.
Claire : Où plutôt votre prisonnière, n'est-ce pas ?
Colum : Seulement, si vous tentez de vous enfuir.
Colum rejoint Dougal qui ferme la porte, laissant Claire, seule.